Une maison de poupée avec Marina Foïs.
La pièce d’Ibsen s’est jouée pas moins de cinq fois cette saison à Paris. Last but not least, Audrey Tautou à la Madeleine et Marina Foïs aux Amandiers ferment le bal. Cette dernière est parfaite en petite femme décidée et affirmée. Elle accomplit à merveille le rôle qu’on se plaît aujourd’hui à voir dans Maison de poupée : un personnage de féministe avant-gardiste et précurseur. Mais le chef-d’œuvre d’Ibsen, écrit en 1879, est-il si lisse et si clair ? Une seule fois, en trois actes, Norà suggère la possibilité d’être traitée en personne à part entière. Elle ne revendique rien, elle questionne seulement. Et elle avoue être aussi désespérée de ne pas être considérée comme une adulte que de découvrir la lâcheté de son veule mari qu’elle souhaiterait encore voir dans son rôle de protecteur. Le parti-pris choisi par Jean-Louis Martinelli appauvrit donc la pièce. Traitée en irresponsable par son mari et par toute la société, Norà est une adolescente, au sens premier du terme : un être en devenir qui réagit par instinct et non par ces réflexions graves auxquelles Marina Foïs donne pourtant toute sa conviction.
Une maison de poupée, de Henrik Ibsen, mise en scène de Jean-Louis Martinelli. Au théâtre des Amandiers de Nanterre jusqu’au 17 avril. Durée : 2h10.