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Critiques de théâtre
12 mars 2010

Ode maritime, de Fernando Pessoa, mise en scène de Claude Régy au Théâtre de la Ville

Ode maritime loue la beauté du départ en mer. Alvaro de Campos, l'auteur prétendu du texte et l'hétéronyme que s'est inventé Pessoa, rêve à des destinations étrangères pour découvrir les territoires inconnus de sa propre conscience : sadisme, masochisme, violence, féminisation, homosexualité...
Le comédien Jean-Quentin Châtelain est debout, sur un ponton surélevé, face au public. Il reste ainsi durant 1h50. Il prend donc le temps de nous faire entendre la poésie du texte de Pessoa dont les mots s'enchaînent avec une fluidité et une beauté saisissante. L'incarnation que propose J-Q Châtelain donne tout son sens au lyrisme. Le comédien ne dit pas seulement les mots de Pessoa, il les chante. Des sons gutturaux, des cris et la diction traînante qui caractérise l'acteur accompagnent les variations sur le thème de la mer. On devrait donc se laisser porter par cette musique, comme sur une vague. Et c'est sans doute ce qu'a cherché le metteur en scène Claude Régy en plongeant son comédien dans une pénombre douce et bleutée qui nous introduit dans une atmosphère hors du temps et loin de toute rive. Bien souvent cependant, les hurlements du comédiens ne nous touchent pas. Claude Régy avait imaginé ce spectacle pour une salle de 80 places. Nous sommes 600 au Théâtre de la Ville et la voix solitaire de J-Q Châtelain, sans mouvements ni répliques, se perd dans cette immensité. "Partir, partir" répète l'acteur. Et effectivement, la salle se vide peu à peu.

Ode maritime, de Fernando Pessoa. Mise en scène de Claude Régy. Au Théâtre de la Ville du 8 au 20 mars.

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