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Critiques de théâtre
30 octobre 2009

Hiver de Jon Fosse, au théâtre de l’atelier avec Nathalie Baille à partir du 20 octobre

 

Hiver

Jon Fosse


Cela tient à une phrase. Le destin d’un homme confortablement installé dans son couple avec enfant, dans son travail sans intérêt, peut chavirer par une simple phrase. Une phrase inlassablement chuchotée, mâchée, criée qui à chaque répétition varie insensiblement et donne plus de réalité à ce qu’elle nomme.

Cette tempête de mots apparaît sous les traits de Nathalie Baille. Elle joue une femme à la dérive qui s’accroche à un homme rencontré dans un jardin public. Les mots feront tout. Il suffit que la jeune femme répète « Je suis ta nana » pour que l’effet incantatoire fonctionne.

Nathalie Baille et Pascal Bongard savent toujours trouver le ton juste pour que chacune des phrases inachevées qu’égraine le texte de Jon Fosse gagnent une résonance éloquente. Les comédiens prononcent trois mots, et le public comprend la phrase entière. Mais la parcimonie des mots semble arrêter les acteurs dans leur élan. Nathalie Baille essaie bien de donner vie à cette femme pétulante et fascinante qu’a sans doute imaginée Jon Fosse mais les litanies du texte, au lieu de la porter, la freinent.

Il faut dire que ni le décor ni la mise en scène n’aident les acteurs. Cette platitude des lignes, cette absence d’énergie et d’idées sont anesthésiantes. Seuls luttent les deux comédiens pour faire vivre les mots. Tout cela est un peu trop laborieux pour être agréable.

Lou Grézillier.

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